Cycle féminin - Hormones, Self-care

Les perturbateurs endocriniens : pourquoi et comment les éviter ?

On entend beaucoup parler des perturbateurs endocriniens depuis quelques années. En effet, ils sont souvent impliqués dans les troubles de santé que nous pouvons rencontrer. Mais pourquoi ? Quel est leur mécanisme d’action ? Comment les éviter dans notre vie quotidienne ? Je vous explique tout ça 🙂

Les perturbateurs endocriniens, qu’est-ce que c’est ?

L’OMS définit les perturbateurs endocriniens comme suit : “des substances exogènes ou un mélange qui altèrent la ou les fonctions du système endocrinien et par voie de conséquence, cause un effet délétère sur la santé d’un individu, de sa descendance ou des sous-populations”. 

Un perturbateur endocrinien est une substance qui va tromper notre système nerveux central en se faisant passer pour une hormone naturellement produite par notre corps. Il va donc prendre la place de la “véritable” hormone, en se fixant sur son récepteur ou en intégrant directement la cellule. Résultat ? Il va modifier le comportement de la cellule-cible, en brouillant le message envoyé par le cerveau. Un perturbateur endocrinien peut également directement agir sur ce dernier, qui va donc envoyer de mauvais signaux aux glandes endocrines. 

Pourquoi les perturbateurs endocriniens posent-ils problème ?

Ces perturbateurs endocriniens (ou xénohormones) peuvent altérer le fonctionnement de l’hormone tout au long de son cycle de vie, de sa production à son élimination, en passant par sa sécrétion, son transport et son stockage. Elle peut soit mimer l’action d’une hormone présente naturellement (on parle d’homono-mimétisme) ou empêcher son bon fonctionnement (hormono-inhibition). Ces xénohormones peuvent transmettre des informations au mauvais moment ou en trop grande/petite quantité. Les perturbateurs endocriniens viennent aussi perturber certaines protéines dont le rôle est de réguler certaines hormones.  

Un perturbateur endocrinien peut s’avérer délétère même en quantité minime. Par ailleurs, les normes sont fixées molécule par molécule, mais ne tiennent pas compte de l’effet cocktail lorsque plusieurs perturbateurs endocriniens potentiels sont pris en même temps. Or, une routine beauté non “clean” peut comprendre une dizaine de produits contenant des xénohormones ! Enfin, les effets des perturbateurs endocriniens peuvent se déclencher des années après une exposition et être transmis aux enfants, voire aux petits-enfants. 

De plus, certaines réglementations nationales ou européennes visent à réduire les molécules suspectées d’être des perturbateurs endocriniens dans les produits proposés sur le marché, mais la Chine et les Etats Unis par exemple, ne sont pas soumis aux mêmes normes. 

Un impact non négligeable sur le cycle féminin

cycle féminin

Le cycle féminin est particulièrement impacté par ce phénomène. En effet, il n’est plus rare d’entendre qu’une jeune fille a ses règles de manière ultra-précoce (avant 10 ans), par exemple, une acné sévère, une poussée mammaire prématurée… De la même manière, un déséquilibre hormonal entre oestrogènes et progestérone fait généralement le lit de troubles tels que les règles douloureuses, le syndrome pré-menstruel, l’endométriose ou le SOPK (pour ce citer qu’eux).

Parmi les perturbateurs endocriniens « stars » qui ont un impact direct sur le cycle menstruel…la pilule contraceptive. Elle est régulièrement prescrite aux jeunes filles ayant des douleurs intenses ou de l’acné car, comme elle met le cycle en pause, elle fait disparaître ces symptômes. Or, sans un suivi adapté pour résorber ces déséquilibres à la source en parallèle du traitements, ils reviennent si tôt qu’on arrête la pilule.

Comment éviter les perturbateurs endocriniens ?

Dans nos vies modernes, nous sommes entourés de perturbateurs endocriniens, sans que nous en ayons conscience : les cosmétiques non bio, les pesticides, nos vêtements et meubles neufs, les objets en plastique, la viande des animaux traités aux hormones, l’eau du robinet que nous buvons…sont autant de sources potentielles et de risques de perturber l’équilibre de notre corps.

Il existe pourtant des solutions pour les éviter au quotidien ! Voici les petites choses à mettre en place 🙂

Dans la salle de bain

Côté cosmétiques

cosmétiques

L’industrie cosmétique regorge d’idées pour rendre ses produits très sensoriels, en termes de senteurs et de texture, notamment. Toutefois, ces produits, aussi agréables soient-ils, sont parfois des concentrés de pétrochimie et leur composition est bien loin d’être irréprochable. 

Afin d’éviter d’apporter des molécules exogènes pouvant être délétères sur le plan hormonal, la recommandation principale est de se tourner vers des cosmétiques naturels et biologiques, aux compositions très courtes. Il existe aujourd’hui un grand nombre de petites marques bio qui font de grands efforts pour rendre leurs produits aussi sensoriels que leurs homologues “conventionnels” (Avril, Aroma-Zone, Ilia, Madara, Mademoiselle Bio, Clémence et Vivien, Lamazuna… pour ne citer qu’elles). Les marques porteuses du label Slow Cosmétique sont également de bonnes références. 

Les molécules à bannir absolument de sa salle de bain :
  • le BHA ou Butylated hydroxyanisole (crèmes hydratantes et produits capillaires) 
  • les parabens (crèmes hydratantes, dentifrices, lingettes pour bébé, laits pour le corps, crèmes solaires, shampoings et gels douche) 
  • l’ethylhexyl methoxycinnamate (crèmes solaires, vernis à ongles, eaux de toilette) 
  • le triclosan (dentifrices, bains de bouche, déodorants, nettoyants intimes) 
  • le benzophénone-1, le benzophénone-3 (déodorants, vernis à ongles, eaux de Cologne) 
  • le cyclopentasiloxane, le cyclotetrasiloxane, le cyclométhicone (crèmes hydratantes, laits pour le corps, déodorants en spray, fonds de teint) 
  • le buthylphenyl menthylpropional (produits cosmétiques parfumés) 
  • le BHT (laits corporels, gels, crèmes hydratantes) 
  • le méthylisothiazolinone (MIT), le methylchloroisothiazolinone (MCIT) (lingettes pour bébés, maquillage pour enfants, laits corporels, crèmes hydratantes) 
  • le P-Phénylènediamine et composés similaires (colorations capillaires, tatouages éphémères) 
  • le phénoxyéthanol (lingettes pour bébés, lait de toilette, déodorants) 
  • le sodium lauryl sulfate (SLS) et l’ammonium lauryl sulfate (shampoings et gels douche, savons). 

L’application INCI Beauty peut orienter vers des produits aux compositions exemptes de perturbateurs endocriniens. 

Il est également possible de miser sur des produits bruts et naturels, comme le beurre de coco ou de karité pour nourrir les peaux sèches, l’aloe vera pour hydrater l’épiderme, les huiles végétales bienfaisantes pour la peau et les cheveux, que l’on peut utiliser également en guise de démaquillant…Les hydrolats sont également une jolie manière de se nettoyer le visage : la camomille, le bleuet, la fleur d’oranger ou la rose viendront notamment apaiser les peaux les plus sensibles. 

En deuxième partie de cycle, comme le taux d’oestrogènes diminue dans le corps, la peau est souvent plus sèche…et c’est là que les huiles d’argan ou de sésame par exemple viendront la nourrir en profondeur. Pour le visage, on peut opter pour l’huile de jojoba, dont la composition moléculaire est la plus proche de celle de l’épiderme. La rose musquée conviendra également très bien aux peaux plus matures. 

La transition vers des produits de beauté exempts de perturbateurs endocriniens peut être réalisée pas à pas. En premier lieu, il faut surtout faire attention aux produits qui restent longtemps sur la peau et qui sont susceptibles d’être avalés, comme le vernis à ongles, le fond de teint et le rouge à lèvres. On pensera aussi aux produits en poudre ou en spray, qui peuvent être inhalés. 

Côté produits d’entretien

produits d'entretien sains

Concernant les produits d’entretien, il va sans dire que la plupart d’entre eux sont néfastes pour la santé et pour l’environnement. De manière générale, il est préférable de choisir, là encore, des produits biologiques. Certaines marques s’appuient en effet sur la biotechnologie, en intégrant des enzymes dans la composition de leurs produits, qui viendront décomposer les graisses et les matières organiques présentes sur les surfaces. Parmi les dernières innovations du secteur, on retrouve les produits à base de probiotiques. Ces cocktails de micro-organismes spécialisés digèrent les matières organiques, ainsi que les « mauvaises » bactéries. Ces probiotiques, naturellement présents dans l’environnement, protègent les surfaces du développement des pathogènes jusqu’à 5 jours après application. 

Certaines formules intègrent également des surfactants, des tensioactifs d’origine biotechnologique produits par des micro-organismes. Ces biosurfactants seraient 500 fois plus efficaces que les tensioactifs issus de la chimie conventionnelle ou du végétal, tout en étant 100% naturels et facilement biodégradables. 

Par ailleurs, il est bien sûr tout à fait possible d’utiliser des produits bruts pour la maison ! Le savon de Marseille, le savon noir, le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude, le percarbonate de soude, par exemple, sont des produits naturels reconnus pour nettoyer surfaces, sols et textiles depuis des décennies. 

Dans la cuisine

perturbateurs endocriniens cuisine

Voici quelques règles à suivre côté cuisine pour limiter les substances chimiques (et pas seulement les perturbateurs endocriniens). En effet, ces substances demanderont également un travail de détox du foie non négligeable et pourraient le surcharger. Or, un foie en bonne santé et opérationnel est l’une des clés d’un cycle féminin apaisé !

Les molécules problématiques à éviter

Voici la liste des molécules problématiques dans les plats préparés industriels, qui peuvent être, au choix, cancérigènes, neurotoxiques, allergènes, responsables de l’hyperactivité des enfants et/ou des perturbateurs génétiques : 

  • Aspartame (E951) 
  • Acésulfame de potassium (E950) 
  • Glutamate monosodique (E621) 
  • Nitrite de sodium (E250) 
  • Dioxyde de titane (E171) 
  • Bleu brillant FCF (E133) 
  • Erythrosine (E127) 
  • E124 Ponceau 4R 
  • Jaune orangé S (E110) 
  • Gallate de propyle (E310) 
  • Hydroxyanisole butylé (E320) 
  • Le cadmium 
  • Le plomb 
  • Le mercure. 
alimentation saine

Les bonnes habitudes à prendre

  • Cuisiner et manger des plats faits maison 
  • Opter pour des produits bruts, naturels et, si possible, biologiques 
  • Choisir des produits de saison 
  • Se tourner vers des producteurs de viande ne traitant pas leurs animaux avec des hormones ou des antibiotiques ou leur donnant une alimentation remplie de pesticides 
  • Opter pour des cuissons douces, à l’étouffée ou au four à basse température pour la cuisine du quotidien et limiter autant que possible les cuissons au micro-ondes et celles faisant griller les aliments plus que de raison, comme les cuissons au barbecue. Enfin, le “grillé” qui est si appétissant et savoureux est la résultante de la réaction de Maillard (la glycation des protéines) porteuse de molécules cancérigènes. 

Concernant les équipements et ustensiles, voici quelques idées et gestes à adopter pour éviter les perturbateurs endocriniens : 

  • Remplacer les plastiques PC, PVC, PET, contenant du bisphénol A, S ou F, le silicone et le polystyrène par des ustensiles en bois, en verre, en bambou, en kraft ou en plastique PE-HD, PE-BD et PP. Le saviez-vous ? Le bisphénol A est une molécule auparavant développée pour la pilule contraceptive mais qui n’a pas fonctionné et a été recyclée par l’industrie plastique. On comprend mieux pourquoi elle est considérée comme un perturbateur endocrinien ! 
  • Troquer les emballages et boîtes en plastique par des contenants en verre et faire ses courses au maximum en vrac 
  • Remplacer le film étirable et le papier d’aluminium par des bee wraps et des couvercles 
  • Ne pas acheter de vaisselle neuve et des casseroles avec un revêtement antiadhésif (les composés perfluorés comme le Téflon sont des perturbateurs endocriniens). Privilégier les casseroles en fonte, en céramique ou en acier inoxydable. Dès lors que le revêtement d’une poêle en Téflon est rayé, il est préférable de jeter la poêle en question. 
  • Privilégier les conserves en verre (et non en métal). 

Mais aussi…

perturbateurs endocriniens maison

Par ailleurs, l’air intérieur peut véhiculer des perturbateurs endocriniens. En effet, les meubles et accessoires de décoration neufs dégagent des molécules cancérigènes ou des xénohormones (tels que les composés perfluorés ou les retardateurs de flamme bromés). Une fois encore, les achats de seconde main sont à privilégier ! Les papiers peints plastifiés et lavables, ainsi que les peintures et les revêtements de sol plastifiés ne sont pas sans danger. 

On pensera aussi à aérer régulièrement son intérieur, à faire la poussière en utilisant des lingettes en microfibres, voire à investir dans un purificateur d’air. Il est également préférable de laver systématiquement ses vêtements neufs avant de les porter. 


Et voici ! je vous ai partagé tout ce que je sais sur les perturbateurs endocriniens et comment les éviter dans notre vie de tous les jours, avec des gestes simples et empreints de bons sens 🙂


Vous pouvez retrouver tous ces conseils sur cette fiche Ressource Self-Care. Ultra synthétique, elle vous permettra de retenir les éléments clés concernant les perturbateurs endocriniens. Je l’ai conçue comme une « anti-sèche », que vous pouvez par exemple imprimer et accrocher sur votre frigo 🙂


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